Deux mois, c’est à peine le temps de voir un arbre sortir ses premières feuilles, de sentir une habitude s’installer… ou de tenter de faire de l’anglais son allié. Sur le papier, la promesse d’apprendre une langue en soixante jours semble relever du tour de magie plus que de la feuille de route réaliste. Pourtant, la tentation est forte : urgence d’un départ à l’étranger, opportunité professionnelle qui s’envole, défi lancé à soi-même. Chaque année, des milliers de personnes se lancent, prêtes à défier l’horloge et leur propre patience.La question brûle : peut-on vraiment décrocher les bases solides, voire plus, en si peu de temps ? Entre les slogans tapageurs et les méthodes qui tiennent la route, une poignée de stratégies concrètes sortent du lot. Maximiser chaque journée, investir chaque minute, voilà le pari.
Plan de l'article
Apprendre l’anglais en 2 mois : mythe ou possible pari ?
L’apprentissage de l’anglais se mesure aujourd’hui à l’aune du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). Ce référentiel, incontournable, balise l’ascension du niveau A1 — l’apprentissage des rudiments — au niveau B2, où l’on s’exprime déjà avec assurance. Atteindre le palier B2 en huit semaines ? Même avec une motivation d’acier et une disponibilité totale, la barre est haute, très haute.
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Un objectif plus raisonnable consiste à viser A1, voire A2 en mode commando, surtout si l’on part de zéro. Ceux qui disposent déjà d’un petit bagage pourront, en deux mois, étoffer leur vocabulaire, affûter leur compréhension et gagner en fluidité, mais franchir le cap de l’anglais courant réclame davantage de temps et d’endurance.
Tout dépend finalement de trois variables : le temps investi chaque jour, l’exposition réelle à la langue, et la méthode choisie. Selon les recommandations du CECRL, gravir un échelon suppose des dizaines d’heures d’entraînement actif. Structurer son apprentissage autour de buts précis et mesurables, c’est là que se joue la différence.
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- Le cadre européen commun sert de boussole pour évaluer les progrès et garder le cap.
- Le niveau A1 — comprendre quelques phrases, se présenter — se décroche à vive allure avec un plan d’attaque bien ficelé.
- Le niveau B2 — participer à des discussions variées — demande, lui, de bâtir des fondations solides et de les consolider sur la durée.
Quels obstacles freinent une progression rapide ?
L’apprentissage de l’anglais en 60 jours se heurte à des murs bien réels. D’abord, la régularité s’impose en juge de paix : sans pratique quotidienne, les acquis s’effritent. La motivation aussi fait la pluie et le beau temps : la fatigue, la lassitude, la tentation d’abandonner guettent au tournant.
Assimiler le vocabulaire de base permet de s’accrocher au fil d’une conversation, mais la réalité déborde de mots, d’expressions idiomatiques et de chausse-trappes. Quant à la grammaire anglaise, elle semble docile, mais cache des subtilités — l’usage des temps, la construction des interrogatives, le placement de l’adjectif, etc. Et puis, il y a la prononciation : l’anglais, ce caméléon qui ne s’écrit jamais comme il se prononce, réserve toujours des surprises, d’un accent à l’autre.
- La compréhension orale requiert une oreille entraînée, ce qu’on n’acquiert qu’à force de côtoyer des natifs, de multiplier les écoutes.
- L’aisance en expression orale s’acquiert en situation réelle, en répétant, en se lançant, ce que peu de méthodes accélérées permettent pleinement.
- La compréhension écrite appelle la lecture de textes variés, l’assimilation de structures, de registres : un marathon plutôt qu’un sprint.
Vouloir progresser vite oblige à composer avec ces écueils. Seule une tactique sur mesure, calquée sur ses points faibles, permet d’éviter l’essoufflement et de tirer le meilleur parti du temps disponible.
Les méthodes qui accélèrent vraiment l’apprentissage
La méthode d’immersion n’a pas d’égal : quelques semaines à Londres, Toronto ou Sydney, et l’on se retrouve à penser, rêver, parfois même râler en anglais. Vivre dans la langue, c’est être forcé de comprendre, de réagir, de sortir de sa coquille. Rien de tel pour engranger du vocabulaire et décoincer l’oral.
Mais tout le monde n’a pas un billet d’avion sous le coude. Heureusement, la technologie se glisse dans la brèche. Les applications mobiles — Duolingo, Babbel, MosaLingua — transforment l’entraînement en jeu quotidien, flexible, presque addictif. Les plateformes d’e-learning comme Clic Campus, Anglify ou Cercle des Langues personnalisent les parcours, proposent parfois une certification Qualiopi, et ouvrent droit à une formation en ligne via le CPF.
- Les cours particuliers, avec un enseignant, ciblent les lacunes, corrigent la prononciation, font progresser à pas de géant — à condition de s’investir à fond.
- Échanger avec des natifs, grâce aux clubs de conversation, Tandem ou Hello Talk, c’est affiner l’oreille, gagner en spontanéité, et s’approprier le langage du quotidien.
Les ressources culturelles — podcasts, séries, films en VO, musique britannique ou américaine, romans — ouvrent l’horizon et plongent dans la diversité des accents et des registres. Les réseaux sociaux regorgent de contenus interactifs, digestes, à picorer entre deux pauses. Mixer ces outils, varier les formats, c’est la clé d’une progression rapide, à condition de s’y tenir jour après jour.
Conseils concrets pour maximiser ses progrès en 60 jours
Une organisation rigoureuse change la donne : établir un planning hebdomadaire qui répartit compréhension orale, écrite et production permet de ne rien laisser au hasard. La méthode Pomodoro — 25 minutes de travail, 5 minutes de pause — maintient la concentration, éloigne la lassitude.
Ciblez le vocabulaire avec des flashcards, sur Anki, Quizlet ou sur papier. Chaque jour, révisez les mots adaptés à votre objectif : préparer un voyage, postuler à l’international, ou viser un bond du niveau A1 au B2 selon le CECRL. Visualisez les liens entre les notions via des cartes mentales, particulièrement efficaces pour assimiler les subtilités grammaticales et les structures de phrase.
L’oral ne doit pas rester de côté. Intégrez des échanges quotidiens à votre routine : club de conversation, tandem linguistique, plateformes comme Hello Talk ou Polyglot Club. Quelques minutes suffisent à désinhiber la prise de parole, à muscler la prononciation.
- Regardez films et séries en VO sous-titrée : les accents multiples, la variété des registres, voilà de quoi forcer l’oreille à s’adapter.
- Écoutez des podcasts, de la musique en anglais : l’exposition répétée installe le rythme, les structures, le vocabulaire sans même y penser.
- Abonnez-vous à des comptes Instagram ou YouTube spécialisés : les formats courts, ludiques, s’intègrent facilement à la routine.
Changez de support, de contexte, d’exercice. L’alternance entre travail structuré, conversations libres et immersion dans la culture crée un terrain fertile, propice à une progression bien plus rapide qu’il n’y paraît. Deux mois plus tard, le miroir ne ment pas : ce n’est pas l’anglais parfait, mais c’est déjà une voix qui se fait entendre — et ce n’est que le début.